L'AMI

Le ministre de la Culture supervise le lancement officiel des fouilles archéologiques sur le site d’Azougui

ATAR

Le ministre de la culture, des arts, de la communication et des relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, M. Housseine Ould Medou, a supervisé samedi, en compagnie du wali de l’Adrar, M. Abdallah Ould Mohamed Mahmoud, le lancement officiel des fouilles archéologiques sur le site d’Azougui dans la commune d’Ain Ahl Taya, (moughataa d’Atar).

Cette opération, supervisée par le ministère de la Culture, représenté par l’Institut mauritanien de recherche et de formation en matière de patrimoine et de culture, en collaboration avec l’Université de Nouakchott et le Centre national français de la recherche scientifique, vise à explorer les ruines de la ville d’Azougui, capitale de l’Etat almoravide.

Dans une allocution prononcée à cette occasion, le ministre a souligné que cette opération traduit l’intérêt que porte Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani à notre patrimoine et à notre identité culturelle à travers la dynamisation de toutes les activités visant à promouvoir ce patrimoine à tous les niveaux.

Il a ajouté que le gouvernement du Premier ministre, M. Moctar Ould Diay s’emploie à concrétiser cette volonté dans le secteur culturel, soulignant que durant les deux dernières années, dans le cadre d’un programme ambitieux pour le pays, la Mauritanie a connu une mutation sans précédent dans le domaine culturel, que ce soit en matière de recherche et d’exploration, ou dans le domaine de la classification et de la valorisation de notre patrimoine culturel à l’échelle internationale.

Il a ajouté que l’année dernière, la mahadra mauritanienne a été classée comme patrimoine humain par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), l’épopée Samba Kaladio a été aussi classée comme patrimoine humain, et des dizaines de sites de notre patrimoine matériel et immatériel ont été classés par l’Organisation islamique mondiale pour l’éducation, la culture et les sciences (ISESCO).

Le ministre a souligné que la tenue de la 13ème édition du festival du patrimoine de Mada’in dans la ville de Chinguetty, avec la mise à niveau du volet scientifique et de recherche et la présence internationale de toutes les institutions intéressées par le patrimoine, est la plus grande preuve de l’incarnation, de l’interaction et de la réponse des différentes institutions intéressées par le patrimoine aux aspirations des mauritaniens à promouvoir leur identité culturelle et leur patrimoine, à le dépoussiérer, et à lui donner le statut qu’il mérite.

« Nous sommes aujourd’hui dans un site archéologique historique, et dans une région qui a régné sur le monde de la Guinée aux frontières de la France pendant dix siècles, ce qui est inédit avec toute la symbolique de la coexistence, ainsi que le rayonnement culturel, économique et social et les valeurs de l’échange et de la communication, notamment dans ses aspects scientifique et mystique dans cette région », a-t-il dit.

« Il y a des exemples de l’État almoravide qui a régné sur tout ce grand espace, et il est de notre devoir, ainsi que du devoir de l’humanité dans son ensemble, de recueillir les traces de ce patrimoine dispersé dans ses diverses manifestations, surtout maintenant que nous vivons dans cet espace », a-t-il ajouté.

Il a souligné que le retour du processus de fouilles dans la zone d’Azougui est une réconciliation avec les exigences historiques dans le cadre du mandat du secteur de la culture, conformément à la vision du Président de la République : « Il ne se limitera pas à Azougui, mais inclura le reste de notre patrimoine et de nos sites archéologiques, y compris Koumbi Saleh, Maksem Boubakar Ben Amer, et tous les sites patrimoniaux qui ont été liés à notre histoire, en réconciliation avec l’histoire et en honorant les sacrifices consentis par toutes ces personnes pour renforcer notre pays, notre civilisation et nos valeurs dans toute leur richesse et leur diversité », a-t-il déclaré.

« Nous sommes à un moment historique qui va nous réconcilier avec les exigences de la fouille archéologique après une interruption d’un demi-siècle, donc nous sommes en train de redécouvrir le processus de la découverte, avec sa spécificité, ce qui veut dire que ce ne sera pas seulement pour une période limitée pour certaines considérations, mais c’est un grand partenariat entre le ministère de la culture représenté par l’institut mauritanien de la recherche scientifique, de la culture et du patrimoine, l’institut français de la recherche scientifique et l’université de Nouakchott, garantissant ainsi la durabilité, le sérieux et la pertinence des travaux », a-t-il dit.

Il a souligné que la durabilité signifie que nous sommes face à une phase dans laquelle la recherche se poursuivra pendant huit ans ou plus, notant qu’il ne s’agit pas seulement d’un processus d’exploration de l’archéologie historique de cette ville, mais aussi de la transformer en un atelier d’enseignement qui assure le diplôme à un plus grand nombre de jeunes spécialisés dans le domaine de l’archéologie.

Le ministre a félicité l’Université de Nouakchott pour l’ouverture d’un Master en archéologie, soulignant que ses étudiants bénéficieront de ces ateliers de terrain.

Pour sa part, Mohamed Ould Chenoun, maire d’Ain Ahl Taya, a souhaité la bienvenue au ministre et à sa délégation, soulignant que la capitale de l’Etat almoravide, Azougui, était une ville pleine d’activité et de vitalité depuis le cinquième siècle de l’hégire, comme l’ont rapporté Al-Bakri, Ibn Said Al-Qalqashandi et Ibn Khaldoun.

Il a souligné qu’Azougui a été classée par l’Organisation mondiale islamique pour l’éducation, la culture et les sciences comme patrimoine islamique, rappelant que d’anciennes fouilles y ont permis de découvrir des trésors de poterie, des ustensiles et des pièces du dinar almoravide, la première pièce de monnaie utilisée dans le pays.

Le maire a salué l’attention portée par Son Excellence le Président de la République au patrimoine et à ses villes et sa volonté de faire en sorte que ces villes restent le témoin d’une époque prospère de notre histoire, appelant à la création d’une institution culturelle dans la région pour découvrir, valoriser et faire connaître son histoire.

M. Yeb Ould Cheikhna, directeur de l’Institut mauritanien de recherche et de formation sur le patrimoine et la culture, a souligné l’importance du patrimoine culturel en tant que gardien de l’identité des groupes humains et témoin de leur diversité et de la richesse de leurs expériences.

Il a ajouté que la Mauritanie est l’une des plus anciennes régions colonisées par l’homme antique durant la préhistoire, notant qu’elle recèle un très grand nombre de sites archéologiques, dont Koubi Saleh, Aoudagost, Azougui et des cités archéologiques.

Il a souligné que le site d’Azougui est situé sur l’ancienne route lemmtounienne reliant les ranchs lemmtuniens au nord et au sud-ouest du désert, comme mentionné par Al-Bakri au cinquième siècle de l’Hégire, au onzième siècle de l’ère chrétienne.

Il a souligné que l’émir Abu Bakr bin Amer l’a prise comme capitale des Almoravides et a nommé le Faquih juriste Mohammed bin al-Hassan al-Mouradi al-Hadhrami comme cadi vers 453 de l’hégire (1061 de l’ère chrétienne).

Le chercheur Raymond Moni a visité Azougui en 1953, décrit le site, pris des photographies aériennes et estimé qu’il ne restait que peu de traces de la ville.

Il ajoute que des chercheurs (Denise Roper et Serge Roper) ont effectué deux missions à Azougui dans les années (1970-1971), indiquant que l’Institut mauritanien de la recherche scientifique a chargé (Denise Roper et Bernard Chaisson) d’effectuer des fouilles à Azougui, les dernières tentatives datant de 2000.

Il a souligné que les fouilles actuelles visent à dynamiser les travaux de fouilles nationales en étudiant les sites d’Azougui, d’Aoudagost et de Koumbi Saleh, tout en développant les connaissances archéologiques et historiques sur la période almoravide à Azougui et en créant des ressources humaines dans le domaine de l’archéologie.

Pour sa part, M. Ahmed Mouloud Ould Aida, chef du département histoire à l’université de Nouakchott, a remercié Son Excellence le Président de la République pour sa volonté sincère de dynamiser le travail culturel sur ce site archéologique, soulignant que ce projet revêt une importance particulière pour la Mauritanie en raison de l’intérêt porté à cette région, berceau de la civilisation almoravide.

Il ne s’agit pas seulement d’un projet de recherche scientifique, mais aussi d’un élément de relance de l’activité archéologique dans le pays, ainsi que de son rôle dans le renforcement de l’activité académique de l’Université de Nouakchott, notamment à la lumière de l’ouverture d’une section spéciale pour les étudiants désireux d’obtenir un master en archéologie.

Pour sa part, Mme Chloride Capelle, représentante du Centre scientifique français, a exprimé son plaisir de superviser ces fouilles, soulignant qu’elle travaille à la tête d’une équipe d’experts de différentes nationalités, dont la France, le Maroc, le Sénégal et la Tunisie.

Les fouilles ont été lancées en présence de l’adjoint du hakem de la moughataa d’Atar, M. Walad Jamaleddine El Farouh, du député de la moughataa d’Atar, M. Ahmedou Ould Abdallahi, du maire de la commune d’Atar, M. Ibrahim Ould Bdouba Abdebahi, du maire de la commune d’Oujeft, M. Sounni Abdawa, du notable Ainine Ould Eyih, et des autorités sécuritaires de la wilaya.

« Azougui possédait 20 000 palmiers, une compagnie d’hommes de science, de justice et de guerre, et une maison de justice.

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