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Le Président de la République appelle à l’investissement dans l’agriculture

Le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, a souligné que la réalisation de la sécurité alimentaire au niveau national dépend de notre capacité à développer notre agriculture, tant irriguée que pluviale.

Son Excellence a ajouté, lors du lancement de la campagne agricole 2022-2023, à partir du barrage de Legrayer, localité de Guèat Teydoum, dans la moughataa de Tamchekett, que la question de l’autosuffisance alimentaire “ne doit plus être seulement un choix stratégique, elle est plutôt devenue beaucoup plus urgente. Elle doit être considérée comme une nécessité permanente car il s’agit en fait d’une question de souveraineté, une question de sécurité. Elle constitue la base de toute capacité de résilience face aux différentes crises.

Voici le texte intégral de ce discours :

« Au Nom d’Allah Clément et Miséricordieux,

Paix et Salut sur le Saint prophète Mohamed

Je tiens tout d’abord à remercier les élus, les notables, les cadres, les militants du Parti Insaf, les habitants de la Moughataa de Tamchekett, ceux de la wilaya du Hodh el Gharby ainsi que tous ceux qui se sont déplacés pour nous accueillir et assister au lancement de la campagne agricole de l’année 2022-2023, en dépit leurs multiples préoccupations.

Cette année, nous avons décidé de lancer la campagne agricole dans cette moughataa, pour souligner l’importance de l’agriculture pluviale, qui est en déclin depuis de nombreuses années, malgré le fait que cette agriculture saisonnière a été historiquement le pilier de la sécurité alimentaire dans notre pays.

Nous tenons à ce que l’agriculture pluviale retrouve son rôle central traditionnel dans la création d’emplois, la fourniture de nourriture, de fourrage et la fixation des populations dans leurs terroirs.

Nous devons exploiter plus que jamais toutes les surfaces disponibles pour l’agriculture pluviale derrière barrages, dans les vallées, oasis et mares.

Les conflits fonciers qui empêchent ou constituent des obstacles à la production doivent être résolus et les bases d’une harmonie et d’une intégration permanentes entre les cultivateurs et les éleveurs doivent être établis.

La réalisation de la sécurité alimentaire au niveau national dépend de notre capacité à développer notre agriculture, à la fois irriguée et pluviale, et le gouvernement fait de grands efforts pour attirer des investissements dans le secteur, étendre les zones aménagées, fournir des intrants agricoles et mettre en œuvre de nombreux programmes et projets liés à la promotion de l’agriculture, en mettant fin à l’isolement des zones de production, et en y fournissant l’électricité.

La question de l’autosuffisance dans le domaine alimentaire, ne doit plus être seulement un choix stratégique, elle est devenue plus urgente, et on peut la considérer comme une nécessité permanente car c’est en fait une question de souveraineté et de sécurité. C’est également la base de notre capacité de résiliences face aux diverses crises.

Après que la pandémie de Coronavirus a envahi le monde, suivie de la crise ukrainienne, qui a rajouté des résultats catastrophiques et créé d’autres nouveaux défis à tous les niveaux, jusqu’à ce que les chaînes de financement et d’approvisionnement soient perturbées, que les prix de l’énergie et de divers produits aient doublé, que l’inflation a augmenté, que le pouvoir d’achat des citoyens s’est affaibli, à travers le monde, il a été démontré que les pays les plus capables de résister à ces crises et les moins touchés sont ceux qui ne dépendent que d’eux-mêmes en matière de sécurité alimentaire.

Pour tout cela, la plupart des efforts du gouvernement dans notre pays se sont concentrés sur le soutien du pouvoir d’achat des citoyens et l’atténuation de l’impact de ces crises que nous avons évoquées sur leur vie quotidienne en subventionnant les denrées alimentaires, les hydrocarbures, en effectuant des transferts monétaires, en fournissant l’assurance maladie, et de nombreux programmes et projets qui vont dans le même sens.

Le coût global de ces interventions a dépassé les 200 milliards d’anciennes Ouguiyas dont 138 milliards subventionnent encore les hydrocarbures et le gaz domestique. Malgré la diminution de la subvention, qui a pris effet il y a quelques jours seulement, ce montant est encore alloué à la subvention de ces produits, et près de 100 milliards subventionnent d’autres aspects de la vie des citoyens.

Cependant, ces mesures et cette subvention, qui bien sûr, sont très importantes, doivent se poursuivre et se poursuivront, si Dieu le veut. Nous devons, néanmoins, admettre qu’ils ne constituent pas une solution réelle et durable à nos problèmes, car plus ils perdurent, plus leurs coûts affecteront inévitablement la capacité des budgets à les supporter, ce qui influera négativement sur les grands équilibres économiques.

En outre, il convient de souligner que notre pays n’est pas l’un des pires en termes de conditions de vie, et il y a des pays qui sont plus aisés que nous, mais nos conditions sont meilleures qu’eux, Dieu soit loué, car il existe des pays riches et assez grands mais qui ont des files d’attente pour acheter un produit donné, parfois du sucre, parfois de l’huile ou de la farine.

Pour être franc, nous avons eu un niveau de résilience face à ces crises, pas moins que dans d’autres pays, mais si nous voulons nous comparer à des pays de notre taille, nous dirions que nous sommes parmi les meilleurs d’entre eux, et donc rien ne dit que nous sommes dans une situation difficile.

Nous avons tiré de belles expériences de ces crises, Dieu soit loué, mais il faut aussi prendre conscience que nous avons beaucoup de potentialités et tous les indicateurs augurent un avenir prometteur, et même une amélioration à court et moyen terme, mais tout cela nous oblige à renoncer à la paresse, à la dépendance et à exploiter nos énormes potentialités naturelles.

Nos zones rurales ont de nombreuses richesses, y compris l’agriculture, qui est au premier plan, mais il y a aussi d’autres secteurs qui devraient être exploitées, comme la pêche continentale. Nous avons un grand potentiel inexploité, et en même temps, nous pouvons jouer un rôle important dans l’autosuffisance. Nos zones rurales offrent d’énormes possibilités d’emploi et d’amélioration des conditions des ménages et des personnes qui y travaillent. Par exemple, les lacs Kankousa, Mahmouda, le barrage de Foum Gleita, le lac d’Aleg et d’autres zones, environ 12 emplacements.

Hier, nous avons décidé et instruit le gouvernement de créer une agence spéciale pour la pêche continentale afin d’exploiter, de développer et de bien contrôler ce type de pêche, y compris la pisciculture, et de rechercher des expériences susceptibles de nous faire progresser dans ce domaine.

Nous sommes déterminés à soutenir notre résilience en développant nos secteurs productifs, en atteignant l’autosuffisance et en développant le secteur agricole, irrigué et pluvial.

Je vous invite tous d’ici, et à travers vous, tous nos concitoyens, à vous tourner vers l’agriculture, tant irriguée que pluviale. Je renouvelle, également, mon soutien à nos hommes d’affaires du secteur privé et à tous les acteurs économiques, je les invite à investir dans ce secteur, pour atteindre l’autosuffisance dans le domaine alimentaire, et pour instaurer un développement global et durable.

Pour encourager les citoyens à participer à cette campagne agricole, nous avons demandé au gouvernement de prendre en charge les frais de leur voyage de Nouakchott vers n’importe quelle partie du pays où ils préfèrent pratiquer l’agriculture.

Je vous remercie ».

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